Il fait nuit. Le quai est écrasé de la lumière trop blanche des néons. Tu as récupéré un train dans le grand hub de l’aéroport où tu as atterri vers quinze heure. Plus grand monde dans ce train de province le soir en semaine. A un moment je te vois, tu es descendue d’un des wagons de tête là-bas dans la lumière blanche. Un long manteau gris, et les longs cheveux noirs. Peut-être sept ans déjà, mais pas d’hésitation. Tu me vois et tu tires une petite valise noire, KG. Nous sommes dans la voiture qui nous conduit dans une campagne noire, il y a sans doute maintenant de grands bois que nous traversons. Tu souris, tu regardes la route, à un moment je mets ma main sur ton ventre. A un moment tu y mets la tienne. En ville il y a peu de lumière. C’est l’hiver. Pas de night live dans ce quartier. Les pierres très noires d’un ancien bâtiment épargné par les guerres. Nous sommes dans la chambre, une sorte de salon comme suite. J’ai un doute sur le lieu. Les volets sont fermés. Des lourds rideaux de velours bleus gris sont tirés. Ta valise est là debout à l’entrée de cette chambre. La dernière fois, c’était l’entresol d’un restaurant avec du jazz et tu avais renoncé. On a échangé ces quelques messages, très vite une date, et tu es là. Je mets ma main sur les cinq doigts de ta main ouverte, les yeux rivés l’un dans l’autre. Tes yeux si noirs, comme réfléchissant l’opacité de tout. Tu ne dis rien et tu souris comme de volupté et d’assentiment. Toutes ces années. Ton mari, son départ, les deux enfants, et les doigts qui jouent un peu et tu souris. Tu es plus grande, commences à me poser des questions. Je repousse un peu ta main, et tu te déséquilibres et tombes assise dans ce fauteuil damassé de vert. Les jambes écarts dans ton jean et je mets ma bouche et mord un peu dans ce pli de jean à ta vulve que je ne connais pas. Pourquoi se retrouver soudain dans cette chambre ? Je cherche ton regard et ce que tu cherches ce que tu fuis, les vies que tu souhaitais, ce qui ne s'est pas fait, ce qui serait encore possible, comment cet abandon juste pour deux jours. Je lève un peu le chemisier et détache le bouton du jean, il y a la culotte qui apparait, tu dis should we have a drink ? Je défais la braguette, je tire un peu le jean qui se dégage de la croupe, ta culotte de soie noir et je lèche la culotte en te regardant comme repensant à ta vie française qui n’a pas eu lieu. Nothing happens in your life by accident as-tu écrit. Il y a peu de bruit dehors, une seule lampe dans la chambre. Est-ce que tu fermes les yeux, je remonte les mains sous ton chemisier et gobe la chaleur de tes seins mous et doux. Tu soupires un peu et murmures mon prénom, tu appuies sur ma tête pour que je serre plus ta vulve, ton sexe, ta faim après tout ce temps perdu. Tu lèves un peu la croupe et je mets le jean aux chevilles, tu as une jambe qui se dégage pour ouvrir grand ton origine, je descends aussi la culotte et la lumière du monde éclate dans ta vulve tapissée de ton poils noirs taillés ras et le débordement rouge ruisselant de tes replis de lèvres et nymphes et déjà la luisance des cyprines. Tu as la grande vulve défaite et vorace des mères et je plonge comme dans des gorges d’eau chaudes et épaisses. Tu appuies pour que mon groin frotte fort le haut de porcelaine. Que la langue titille ce petit chiffon rose. Tu te calles en arrière dans le fauteuil en écartant encore jusqu’à la douleur cette vulve que tu m’écrases sur le visage. Tu as des coups de croupe, tu geins à mesure que ma langue fait des ronds lents et appuyés sur de la nacre. Tu astiques encore et encore et tu cherches comme ce fluide qui résiste, qui au bord de, qui se retient. Tes ongles griffes mon cranes au sang dans mes cheveux. Tu râles, ta plainte est difficile, devient rauque, tu agites ma tête dans ton trou et tu pleures et tu dis des choses dans ta langue que je ne comprends pas, tu te bas contre le monde, tu es pleine de reproches il semble, tu rages, et je te lèche et te pourlèche, et je te plie, et te déplie et te chiffonne, tu ruisselles de cyprine qui me couvre le visage, je n’ai plus que le monde rouge de toutes tes lèvres. J’ai les mains maintenant que j’agrippe à tes hanche, à ta grande croupe de la reproduction. Tant j’aime lécher et manger ta vulve de jument noire. Et tu te cabres quasi pour aller chercher toujours cette décharge qui fuit, revient, qui est là, qui est là, qui au bord juste, qui est imminente, qui monte dans toute la transe du corps, qui dresse tes seins, de la bave à ta bouche, tous le maquillage défait de tes sanglots effondrés… et soudain qui irise tout ton corps immense tordu d’éclats et de giclements de cyprine, comme un cri de douleur et de larme d’effroi succombée, un cri déchirant dans la pièce qui résonne dans le vide avec des apnées de silence, de suffocation, comme un orgasme venu du fond des âges et de l’espèce, la sueur qui t’inonde et les répliques qui secouent encore ton corps de grande femelle lourde et tu gardes la boule de ma tête au chaud au fond de ton trou, en sanglots et sueur encore pour longtemps.
Ce que nous allons désormais reprendre.