Un fil un peu épais et translucide. Qui s'étire, du doigt à cette peau très douce et fragile et qui flotte comme un chiffon rose très pâle avec un peu d'amidon. A la fois liquide et huileux. Comme une consistance sans opacité. Une onctuosité de cristal mou. Lisser cette lèvre. Sa petite mafflure et ses nymphes couleur chaire délavée plus encore avec l’écrasement de chaleur. Qui bouge comme au très grand ralentis d'anémones gonflées en eau peu profonde. Il y a tous les murs et sols blanchis à la chaux. Une margelle en dalles de granit gris épuisés de crevasses et éclats qui découpent le rebord turquoise de la piscine si chaude. Dans la pente, au loin partout il y a la mer foncée, ridée de vaguelettes et le reste du paysage grillé par l’été sans plus ni végétation ni habitation. Il y a comme une respiration des pétales de l’anémone. Il y a de petits flots, comme des déglutitions qui n'en finissent pas de mouiller cette si fine douceur de vulve. Il n'y a ici que le rose, le blanc et le bleu. Tout le reste est comme figé immobile en attendant que rien ne se passe. C'est l'univers entier et les siècles de civilisation qui se résorbent dans ce plissement de lèvres qui bougent et hoquètent de sueur et suffocation. Tant il fait chaud et tous les seins et l’échine et les couilles qui ruissellent. C'est de l’intérieur du ventre et du vagin et du colon que montent les saccades d'eau si pures et étouffantes. Lisser sans relâche le désordre des petites lèvres chiffonnées dans leur trou depuis l'origine du monde. Pas un oiseau, pas un souffle d'air, pas un nuage dans le ciel métallique. Les lentes dilatations des chairs gonflées et rougies par le soleil au zénith. La vulve si propre, si savonneuse, si nettoyée de gants de rugueur et maintenant tout ce ruissellement de sueur qui fait des mèches épaisses aux aisselles, aux mousses du pubis et dans l’écartement des poils qui te mangent la boursoufflure abîmée de l'anus. Tu es là de tout ton long éventrée à même la pierre chaude à ne pas trouver l'ombre, les jambes grandes écarts ouvertes au soleil. Tu es nue avec ta sueur et ta blondeur en poignées grasses, les aréoles dilatées du coup de soleil qui a brûlé tes plages blanches cachées à la vue depuis le début de l’été. Il n'y a qu'un grand lit blanc sous une moustiquaire de tulle dans la pièce de plein pied sur cette terrasse, la piscine, la vue, l’isolement complet d'Astypalea dans cette pointe Exo Vathi de l'Ile. Regarder simplement l’écoulement des gouttes de ta vulve qui font une petite flaque sur la dalle grise aussitôt évaporée. Il y a un petit clapotis de nos doigts qui passent et repassent à mettre au net tes chiffons roses pour exciter tout doucement la nacre. Ces fils de salives et de cyprines mêlés à la sueur d'anus et au liqueur qui perlent en continu des si larges aréoles de tes opulentes mamelles. Est-ce que tu attends ma langue, sa mouillure un peu ferme et rappeuse quand je la tend et la tord dans ta fente, à mesure que tu compresses et appuies fort sur ma nuque, pour que j'enfonce et secoue mon groin au fond de tes entrailles ? Ou est-ce que tu te bascules sur les genoux à quatre pattes les cuisses bien écartées, la vulve ruisselante de rose et l'anus baillant de terreur. Il n'y a que ce grand figuier avec les fruits trop mûrs qui s’écrasent sur les dalles grises. J'en sépare calmement les quatre pétales gluantes de pourpre avec ces grains d'or que je viens déchirer et enfoncer dans ton anus et en secouer tout le sucre que je viens plus tard rechercher avec la bouche ou que je laisse sécher comme une croute sale avec le soleil excessif sur ton cul éventré. Tu es liquide de fils d'eau lourde et de prolifération de tes plis et replis de peau rose qui ne sèchent pas. Qui à mesure se résorbe et se ramasse en sa seule et unique grande vulve magnifique. L’écoulement intarissable de ton trou ouvert à mesure que passe la journée. Tu es cette flaque d'eau venue du rose avec des figues trop mûres. Comme neige au soleil.