10 janvier 2010
7
10
/01
/janvier
/2010
00:02
Puisqu'il fait si chaud. Les volets de la
chambre sont toujours rabattus. Les rideaux lourds en panne de velours sont tirés à moitié. Il y a la rumeur de la climatisation dans la pénombre de la chambre et le calme du patio intérieur
sur lequel les fenêtres sont closes. Tu as une robe légère et brique avec de petits motifs blancs qui te colle à la peau. Les cheveux en désordre retenus d'un crayon de bois. Tu n'as rien mis
d'autre que cette robe sur ta peau chaude de retour du Pincio. Il y a des mèches qui collent au visage et au cou. Mouillée de cette chaleur et de ce temps que nous savons que nous avons ici et
maintenant dans cette chambre. Je referme la porte de bois vieux de deux tours. Tu es là, devant, accroupie à servir deux campari avec de l'orange du mini-bar. Je bande avec ce petit
aveuglement où je bascule. Tu as la voix chaude et nous goûtons ces lentes minutes avant que nos doigts, les bouches dans les trous ou de longues lampées étouffantes, les congestions de choses
musculeuses, que tout cela se liquéfie de nos sueurs et des heurts sourds. Mais rien encore. La légerté de ta robe qui volette sur rien. Et nos gestes qui se frôlent encore et se
désaltèrent.