J'ai perdu cette fille de Barcelone, Ksenia, une russe qui habite à Munich, qui a un peu trop de pulpe aux lèvres et des aréoles larges qui marquent sous cette soie sauvage rouge vif et des seins lourds. She must be very gorgeous. Dernier étage du W de Barcelone, après des bars et salles compacts de Las Ramblas. Filer dans des taxis vers ces années frics avec toute la façade mer et plage du club VIP d’un hôtel sans artiste. Des affaires qui passent et des parasites qui tiennent le bar. Une bouteille orange suffit pour les sofas du carré. Quelques cocktails plus tôt avant que nous y retrouvions ces petits affaissements de sueur. Tu me dis des choses que je n'entends pas à mesure que le son dérape et surprenne avec des filets désuets de mélodie dans plus de basse. En contreplongée avec tes bottes à semelles rouges, d'abord avec légèreté comme des manières de Fado et puis tu te calles à mesure que la nuit s'enfonce. Ajustés de biais dans les cuisses et hanches avec un rythme et du champagne pour tenir. Tu souris et dis encore et c'est bien appuyé au haut des aines que tu forces un peu et bouges et regardes mes yeux avec ta provocation ou une commissure de mépris un peu. Tu as une coupe un moment. Tu la poses. Tu te laisses entrainer. Des gens arrivent avec de l’humidité de moiteur et d’autres qui repartent continuer vers Barri Gòtic. Il y a plusieurs bouteilles vides. On laisse l’Italien, Vanessa et un petit groupe. Vers trois heures, il y a encore une queue à l’ascenseur au lobby et l’esplanade est déserte sans taxi. La chaleur dehors est encore plus lourde. Tu t’affales sur un banc un peu en retrait entre les palmiers de la Plaça de la Rose dels Vents. Tu défais les lanières de tes bottes, ta robe rouge ouverte et je caresse ta joue et je te lèche dans l’éclat d’un réverbère. Le rose très pâle et trop large de tes flaques d’aréoles. Comme mangée de rose sur les seins mouillés de sueur. Tu titubes et te rassoies, tu me pousses par terre, tu prends ma tête que tu veux entre tes jambes. Tu dis quelques choses en russe. J’écarte le tirebouchon de coton blanc et dégage ton débordement flasque de lèvres. Ta large vulve qui est lisse et que je commence à toucher, à lécher, je prends, j’aspire et je suce ces langues de roses de tes lèvres. Tu appuies ma tête, te calles en arrière sur le banc et essaies de bouger ta croupe dans mon visage. Des voitures qui passent, une rumeur de vent dans les palmes et de mer au loin. Tu parles dans ta tête et je cherche avec la langue à remonter autour des commissures. Je passe et repasse et agite et tu appuies et m’étouffes de ta vulve et de tes cuisses mouillées que tu serres par moment comme une cangue. Je m’adoucis à la finesse exquise de toutes ces pelures roses, je tourne et retourne la pointe de la langue aux fouillis du bouton et me caresse de tes lèvres et nymphes et soies de peaux débordantes du pubis, je m’huile et m’oins de ton visque qui mouille mes yeux de ce que tu dis et que je ne comprends plus. Tu as mis tes pieds nus sur le banc, ouvrant complétement les jambes et tes deux mains crispés dans mes cheveux qui forcent mon rythme dans ton sexe et tu râles encore et je sens les giclures et les cyprines et tu te trempes et t’agites et m’agites comme ton jouet de nuit et tu jouies comme un cri, une douleur, j’entends tes sanglots et tu continues encore et encore et me caresses les cheveux. Et puis un peu après d’un jet d’eau chaude tu m’inondes le visage, les cheveux, la chemise, tu m’urines tout ce champagne et tu pleures et tu ris et tu te lèves et me pisses dessus le temps que je me relève en titubant puis viens me lécher le visage et tu prends les bottes et m’entraines par une petite allée à nouveau vers le W que l’on contourne pour rejoindre le bruit des vagues. Tu me parles en anglais et en russes, tu parles de ta fille en France et nous longeons le début du passeig del Mare Nostrum et puis nous arrivons sur le sable et tu tombes à nouveau. Il y a les couleurs du W et tous les reflets des éclairages de nuit dans les vagues ou d’une lune grosse qui irradie la baie. Personne dans la nuit encore sur Mamarosa beach, tu retires ta culotte et attaques ma ceinture, tu me tires tout vers le bas et je retire mes mocassins quand tu prends mon sexe. Tu te relèves et me caresses et je te mange la bouche et je te lèche à l’intérieur. Tu fermes les yeux comme pour repasser d’autres images ou ne rien repasser surtout. Debout sur le sable à proximité de ce petit mur où tu te tiens, te retiens. Je regarde ton visage et tu pleures et des traces ont ruisselé sur tes joues, nos regards qui cherchent à comprendre l’opacité complète de nos vies qui un moment par accident cette nuit se croisent. Fouiller le bleu si pâle de tes yeux cette nuit qui ne livrent rien, qui n’y croient plus, si loin de moi et dont tant d’émotions me semblent toujours si intime et si proche et dont on ne parvient à sceller la proximité au-delà de tout ce sperme et ces orgasmes. Mes bonheurs qui n’auront duré qu’une nuit où la vie entière redevenait possible ensemble avant de s’effacer au matin. Tu te courbes et me places dans ton dos en guidant mon sexe. La robe rouge qui colle que tu remontes et qui dégage d’un coup toute ta croupe et je pose mon gland tendu de tout dans la fente. Je le peigne et le mouille de vulvide et remonte à l’anus. Tu dis des choses d’une voix rauque et fatiguée. Tu mets des doigts qui bavent de ta salive dans le cul, tu caresses et détends le sphincter. Je pose le gland sur l’œillet. J’appuie lentement et la congestion mauve se décalotte à mesure qu’il s’enfourne dans ton boyau. Dans ton obturation à tous désormais. Je m’engloutis avec lenteur jusqu’au fond. Je vais et viens. Lentement et je me tiens à tes mamelles lourdes. Tu ne bouges pas de crainte de la douleur des sodomies. Et sur le rythme des vaguelettes juste là je m’agite dans ton cul et trop vite maintenant tout le sperme de la nuit dégorge par saccades dans l’intestin encombré de merde. A peine achevée tu me repousses et t’accroupis sur le sable et te vides le ventre de pisse et de merde dans des bruits de diarrhées et je t’entends à nouveau sangloter. Je n’ai plus que ma chemise qui colle de sueur et d’urine et toi ta robe rouge sans plus de culotte et les seins à l’air qui ne ressemblent plus à rien. Tu te blottis contre moi. Je te serre et t’embrasse le visage. Tu me dis des choses tristes de toi sans y croire, tu parles de ton enfance, de maintenant. Te ton mépris de tout et de l’argent que tu gagnes. Tu parles de ta fille et tu pleures à nouveau et je mets mes lèvres sur ta bouche et je calme tes sanglots alors que tu me prends à nouveau le sexe. Je ne bande plus collant de sperme et des huiles de ton anus. Tu me branles sans grand effet. Tu retombes à genoux dans le sable et tu veux me sucer le sexe. Tu dis tu veux que je bande à nouveau. Tu englouties et étouffes de ta bouche mon sexe. Tu t’étouffes jusqu’au glaire et tes deux mains m’écartent les fesses et tu me caresses l’anus de tes doigt que tu mouilles à ta vulve et tu glisses deux doigts et puis quatre et puis tu me suces et m’écartes le trou. Je ne bande plus. Je tiens mal. Il n’y a pas encore de jour il est peut-être cinq heure et je suffoque quand je sens ta main qui a passé jusqu’au poignet dans mon cul. Et puis tu ne t’y arrêtes pas. La douleur me saisit et je sens le sang qui vient et tu sors ta main qui me blesse et que tu réenfournes et avec de plus en plus grande vitesse tu laisses éventrer mon anus. J’ai tout le ventre saiside tes coups de sodomie. Je bande un peu. Je défèque, il y a de la merde et du sang sur tes mains et tu t’essuies sur les sables et t’allonges et m’entraines sur toi. Je rebande assez pour te couvrir enfin et défaire ta robe et admirer la beauté flasque de ta peau si blanche et si blonde, tes longues jambes, ta vulve tout exposée de plis dégorgeant de glabre et des mamelles de reproductions avec ses flaques roses et tous les coups et griffures de rouge de cette déambulation sur ta peau nue. Je glisse ma verge dans tes jambes ouvertes. Les clapotis de sueur de notre coït lent enfin face à la mer. Des gens passent qui nous voient ou pas. Je bande encore un peu sans plus de sperme. Je peux tenir des heures et tu veux maintenant jouir à nouveau pour toi et ces hommes que tu jettes et que tu méprises et tu me le dis. De la musique qui vient des voitures vers Barceloneta ou l’aquarium ouvert cette nuit. Tu loges au Mercer, les belles chambres de la Calle dels Lledo et les pierres blanches. Il y a ce dessin de Picasso avec l’immense poulpe dont les langues envahissent ta vulve. Tu ne bouges plus sur le sable et tu veux que je te fasse jouir encore et ça vient et tu me dis à nouveaux des sanglots russes. Je vais au fond de toi avec une régularité sans pauses jusqu’à ce que tu cries enfin à déchirer soudain cette nuit d’étuves. La température qui ne baisse pas et tu te cambres, me griffes le dos de tes ongles, je sens à nouveau le sang et ta jouissance me rend un nouveau hoquètement d’orgasme sans plus que quelques gouttes d’un sperme fort. Je crois que je m’évanouis ou que je m’endors trempé de ce dernier hommage dans ton parfum de vulves et de sueur et d’haleine, je te suce encore le mou des aisselles. Je ne sais plus. Et puis. Un soleil écrasant me réveille, un vrac d’habits à mes côté, ma chemise collée, et je suis seul dans le sable. Tu n’as rien laissé. Me rincer dans la mer et pour le reste de la journée aller dormir dans les mosaïques et fontaines du parc Güell pour recomposer ma vie sans toi.